Commençons par une petite déception, pour mieux souligner l’originalité d’une saison intelligemment conçue à la Monnaie de Bruxelles :
Vittorio Prato © Silvia Bordin
Ted Huffman
Laurent Naouri (© Baernard Martinez) Véronique Gens (© Franck Juery)
Le roman de Georges Rodenbach Bruges-la-morte, ayant inspiré Die tote Stadt
Tous les détails de la saison …
© Christian Dresse
© Marc Ginot
© Marc Ginot
Le spectacle Bastarda !, présenté comme un défi, consiste en une adaptation – nouveau scénario, relecture des livrets, nouvelles partitions (!) et nouvelle dramaturgie – de quatre opéras de Donizetti : Elisabetta al castello di Kenilworth, Anna Bolena, Maria Stuarda et Roberto Devereux. Le véritable défi n’aurait-il pas consisté dans le fait de monter tout simplement ces quatre ouvrages, pas si souvent entendus sur nos scènes ? Plusieurs interprètes intéressants, en tout cas, participeront à l’aventure : Salome Jicia, Enea Scala, Sergei Romanovsky ou encore Vittorio Prato.
L’idée d’ouvrir la saison sur une création est en revanche excellente, surtout lorsque l’œuvre (The Time of Our Singing de Kris Defoort) est tirée d’un roman très fort (signé Richard Powers ; l’ouvrage retrace l’histoire du XXe siècle aux États-Unis et dénonce les ravages causés par le racisme) et qu’on annonce à la mise en scène le talentueux Ted Huffmann, dont les derniers spectacles montpelliérains (Madame Butterfly, Il Trionfo del Tempo e del Disinganno) ont été très appréciés par Première Loge.
Autre titre très attendu : le rare Henry VIII de Camille Saint-Saëns, mis en scène par Olivier Py, avec Laurent Naouri et Véronique Gens. L’Opéra de Paris aurait été inspiré de proposer également un titre de ce compositeur pour honorer le centenaire de sa dispatrition – à moins qu’un ouvrage du musicien ne soit prévu dans les premiers mois de la saison 2021-2022…
Die tote Stadt a cent ans (l'oeuvre fut créée le 14 décembre 1920 à Hambourg et à Cologne), et la Monnaie fêtera cet anniversaire avec une production du chef d’œuvre de Korngold confiée au metteur en scène et réalisateur Mariusz Treliński. (Là encore, une reprise, à Paris, de la belle production de Willy Decker, applaudie à Bastille en 2009, aurait été la très bienvenue…)